- -oter
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⇒-OTER, -OTTER, suff.Suff. formateur de verbes à valeur dimin. ou fréquent., surtout dans la lang. fam.A. —[La base est un verbe] V. buvoter, clignoter, couchot(t)er, dansot(t)er, frisotter, gloussoter (rem. 3 s.v. glousser), grignoter, mangeot(t)er (dér. s.v. manger1), neigeoter (dér. s.v. neiger), picoter, siffloter, tapoter, traficoter, trembloter, vivoter et aussi:dormoter, verbe intrans. Somnoler. Je ne fais plus que dormoter, pioncer (LA VARENDE, Lettres à j. prince, 1955, p.173).poussoter, verbe intrans. Pousser un peu. Mes tifs? (...) à chaque fois qu'ils poussotent un peu, on me les passe au papier de verre! (LE BRETON, Hts murs, 1954, p.170).saccageoter, verbe trans. Empl. abs. Se livrer à de petits saccages. Nous vivotions du côté de Chalon-sur-Saône, pillotant, saccageotant (ARNOUX, Rhône, 1944, p.305).B. —[La base est un subst.] V. chipoter.Rem. 1. Finale homogr. Il s'agit de verbes formés a) sur un subst. masc. en -ot (asticoter, bécoter, canoter, comploter, pivoter, raboter, saboter, etc.), b) sur un subt. fém. en -otte (calotter, culotter, marcotter, etc.), c) sur un subst. en -o (-op) (agioter, ergoter, folioter, numéroter, siroter, etc.). 2. Suff. concurrents. a) -ailler/-ot(t)er: dormailler (rem. 1 s.v. dormir)/dormoter, fumailler (rem. 1 s.v. fumer1)/fumot(t)er (rem. 5 s.v. fumer1), toussailler/toussoter. b) -ocher/-ot(t)er: branlocher (rem. s.v. branler)/branloter, flânocher (rem. 1 s.v. flâner)/flânot(t)er (rem. 4 s.v. flâner). c) -eter/-oter: dans plusieurs verbes, le suff. -oter a supplanté le suff. -eter v. -eter hist.).Vitalité. Créé sur le suff. -ot, -ot(t)er est vivant tout au long de l'hist. de la lang., et partic. aux XVe et XVIe s. À côté de mots att. depuis longtemps, de nombreuses créations récentes (ainsi traficoter, mil. XXe s.) témoignent de sa vitalité actuelle. Prononc. et Orth.:[-
]. -oter ds supra A. Exceptions: baisotter, bouillotter, cachotter, frisotter; hésitations: couchot(t)er, dansot(t)er, mangeot(t)er; -oter dans verbes formés sur subst. masc. ou fém. en -ote: pelote/peloter, pilote/piloter; -oter ds supra rem. 1 a. Exceptions: boulot/boulotter, garot/garotter, grelot/grelotter, trot/trotter; -oter ds supra rem. 1 c. Prop. THIM. Princ. 1967, p.53 et CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. 1971, p.93: suppression de la lettre double dans les exceptions; -otter ds supra rem. 1 b.
-oter ou -otter❖♦ Suffixe de verbes servant à former des fréquentatifs sur des bases verbales, avec le sens de « un peu et d'une manière habituelle » (tapoter, trembloter, vivoter…). ⇒ aussi Dansoter, fabricoter, parloter. Formations libres :1 Le père Ducros aimait beaucoup mon grand-père, son médecin, auquel il devait en partie sa place de bibliothécaire, mais il ne pouvait s'empêcher de méprisoter un peu la faiblesse de son caractère.Stendhal, Vie de Henry Brulard, XX, p. 180.2 (…) le train-train de la Troisième République, se poussotant avec une patte abîmée (…)J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. XXII, p. 86.3 (…) aucun succès ne suffit à vous transporter de joie; car il y a tout le reste; et tout le reste ne peut pas flamber à la même température. Tout le reste brillote, tremblote, autour d'une moyenne (…)J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. XXII, p. 231.4 Une moyenne de cinq à six mille (…), si le spectacle marche (…); de trois à quatre s'il marchote (…)J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. XXII, p. 249.5 Il semblait un peu gêné d'avoir à parler debout (…) Il bougeotait sur place.J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. XXII, p. 220.6 Pendant ce temps-là, l'enfant se plaignotait comme une souris prise au piège.Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 244.7 Je comprends pas qu'à force de se monter la tête, un homme en arrive à crânoter dans des moments pareils.M. Aymé, Maison basse, p. 184.
Encyclopédie Universelle. 2012.